Je suis allée deux jours de suite, épuisants, à Dakar où j’ai accompagné Sidi et sa sœur dans un tortueux dédale administratif. Ici les accords, les ententes se font plus oralement que par écrit, quoique les écrits peuvent être « fabriqués », c’est difficile de gérer les « on-dit », de démontrer la mauvaise foi, les mensonges et tromperies, en plus les informations arrivent au compte-goutte.
Je pensais me reposer un peu aujourd’hui, faire du ménage et la lessive... mais c’est raté ! Pa Moussa m’appelle : il se trouve à l’hôpital avec une handicapée mais il n’a pas la somme suffisante pour la réalisation des examens. Logeant à 500 mètres de l’hôpital, je suis rapidement sur place. En fait il s’agit d’une grossesse très délicate : c’est la jeune femme naine que nous avions vue participer au spectacle en décembre lors de la Journée Internationale des Handicapés. Je suis stupéfaite quand elle se lève pour me saluer, je la trouve encore plus petite que dans mon souvenir. Que de questions sur sa grossesse : le bébé pourra-t-il se développer ? Et l’accouchement ? Elle devra venir en consultation deux fois par semaine.
Je règle les examens de sang, l’échographie puis nous repartons dans le minibus du centre. Je suis déposée devant ma porte et je promets, eh oui encore, de passer dans les ateliers. Un monsieur qui se trouve lui-aussi dans le minibus me dit : « emmènes moi me soigner en France ». Pa fait les présentations, c’est l’ancien maire de M’Bour qui a dû cesser ses activités suite à un A.V.C. Il dit avoir les artères obstruées et qu’il risque sans doute de récidiver. Je lui demande si on lui a prescrit un régime ? Non bien sûr, je lui conseille d’arrêter le gras car ici ils consomment trop d’huile, tous les plats sont cuisinés dans beaucoup d’huile : leur consommation de deux jours correspond à un mois pour moi ! Ils me regardent tous, éberlués, de toute évidence ils ne me croient pas. Super comme journée calme ! A l’hôpital !
