Fier du jouet fabriqué par son papa décédé
Après une journée bien remplie hier, aujourd’hui c’est repos. Bon, en fait je fais le ménage, la lessive.
Je retrouve Bouba à 15h, lorsqu’il termine son travail à la pizzeria. C’est toujours avec plaisir, que nous papotons, cela va mieux avec sa jeune épouse, qui l’a rejoint avec leur bébé. Elle était manipulée par sa famille qui voulait extorquer de l’argent à Bouba, avec des mensonges. Je suis contente pour lui, il me montre des photos de sa petite fille dont il est très fier.
Nous discutons jusqu’à l’arrivée de Jeanne qui a quitté le magasin où elle travaille. Les enfants des rues m’envahissent pour avoir des ballons de baudruche. Je propose à Jeanne de nous éloigner en allant boire un verre en terrasse face à la grande rue. Nous sommes visibles : Jeanne revoit des amis, moi également. Elle a trouvé son travail de caissière dans un grand magasin : 8h par jour, 6 jours sur 7 pour 65.000 FCFA (100€), elle loue sa chambre pour 25.000, plus l’eau, l’électricité il ne lui reste que 40.000 pour manger, son transport et acheter ses médicaments. Elle aimerait trouver une place de serveuse dans un restaurant, elle est diplômée et a exercé pendant des années lorsqu’il y avait des touristes, elle gagnait plus et avait des pourboires. Mais la fuite des touristes depuis Ebola, les attentats (qu’il n’y a pas eu ici) est une catastrophe pour beaucoup. Jeanne est connue, et a de bonnes références : peut-être finira-t-elle pas trouver.
